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La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat ‘Ékev‎ : Vie juive intégrale

La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat ‘Ékev‎ : Vie juive intégrale

Le deuxième paragraphe de la proclamation du Chema‘ Yisraël – Écoute ‎Israël ! – qui figure dans cette paracha comporte un grave avertissement : si ‎nous négligeons la pratique des mitzvoth nous encourons le risque de l’exil ‎‎(Deutéronome XI, 17) : ‎
‎« La colère d’Hachem s’enflammera contre vous et Il fermera le ciel et il ‎n’y aura pas de pluie et la terre ne donnera pas sa récolte et vous vous ‎perdrez rapidement de sur la bonne terre qu’Hachem votre Dieu vous ‎donne. » ‎
Et suit alors immédiatement une instruction (verset 18) :‎
‎« Et vous placerez ces miennes paroles sur vos cœurs et vos consciences et ‎vous les attacherez en signe sur vos mains et elles seront en fronton entre ‎vos yeux. »‎
Rachi citant le midrach Sifré (chapitre 13) y voit l’indication de la nécessité de ‎pratiquer les mitzvoth même à l’étranger, hors d’Eretz Israël :‎
‎« Et vous placerez ces miennes paroles – même après que vous aurez été ‎exilés soyez distingués par les mitzvoth, mettez les téfilines, faites des ‎mezouzoth afin qu’elles ne vous soient pas insolites lorsque vous ‎reviendrez. C’est ce qu’indique le verset (Jérémie XXXI, 20) : “fais toi des signes ‎distinctifs…”. »‎
Se pose dès lors la question : comment le midrach fait-il dépendre la ‎pratique des mitzvoth en exil de ce verset de Jérémie, alors que la michna ‎‎(Qiddouchin 1, 9) stipule expressément que toutes les mitzvoth qui ne sont pas de ‎nature agricole (« qui ne dépendent pas de la terre ») doivent être pratiquées en ‎Eretz Israël et en dehors d’elle ?‎
Cet enseignement rapporté par Rachi révèle la nature authentique du ‎judaïsme : si le judaïsme était une religion personnelle et privée il n’y aurait ‎aucune différence entre la pratique des mitzvoth de tout un chacun pour soi-‎même et leur pratique en tant qu’élément d’un ensemble. Mais le judaïsme est ‎l’établissement du peuple d’Hachem vivant sur sa terre et sa patrie selon la ‎Thora. Par conséquent, il y aurait eu lieu de penser que lorsque Israël est ‎dispersé entre les peuples il n’y aurait plus de sens à pratiquer les mitzvoth. Le ‎verset vient donc enseigner que même en exil, lorsque est rompu le lien entre les ‎individus et la collectivité nationale et sa terre, la fidélité à la Thora doit être ‎maintenue. Certes, l’obligation de la pratique des mitzvoth non liées à la terre ‎procède de la Thora même en exil. Mais ce n’est qu’une situation provisoire, ‎intermédiaire. La finalité, c’est la vie juive authentique dans sa plénitude du ‎peuple d’Israël sen terre d’Israël.‎