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La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaët’hanan : Chema Israël

La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaët’hanan : Chema Israël

La paracha de la semaine contient le premier paragraphe de la fameuse proclamation : « Écoute, Israël ! » Et nous apprenons l’obligation de la répéter, quotidiennement, soir et matin (Deutéronome vi, 4–7) :

« Écoute, Israël ! Hachem notre Dieu, Hachem est Un. Et tu aimeras Hachem ton Dieu de tout ton cœur, de tout être et de tout ton pouvoir. Et ces paroles que je te prescris aujourd’hui seront sur ton cœur, et tu les enseigneras à tes enfants et tu en parleras demeurant dans ta maison et allant en chemin, en te couchant et en te levant… »

Nos Sages déduisent des mots « en te couchant et en te levant » la mitzva de la qeriat chema‘ soir et matin. En quoi consiste cette mitzva ? Que doit-on dire ? Les Sages sont en désaccord à ce sujet. Certains disent : « le premier verset. » Ce verset, nous devons le répéter deux fois par jour (tel est l’avis du Choul‘han ‘Aroukh.) Selon Rachi, c’est tout le paragraphe qui contient les mots « tu en parleras demeurant dans ta maison ». D’autres (le Chaagat Aryeh) affirment que la proclamation doit comprendre aussi le paragraphe « et ce sera si écouter vous écoutez… » (Deutéronome xi, 13–21) qui contient aussi l’injonction « vous les enseignerez à vos enfants à en parler », parallèle au passage du premier paragraphe « et tu les enseigneras à tes enfants ».

Enfin – et tel est l’avis de Maïmonide, la proclamation doit comporter aussi le paragraphe concernant la mitzva des tzitzith (Nombres xv, 37–41). En fin de compte, de l’avis de tous nous lisons les trois paragraphes. La discussion ne porte que sur le fait de savoir ce qui relève de l’obligation provenant directement de la Thora elle-même (déoraïta), et ce qui a été ajouté par les Sages.

L’avis de rabbi Yossef Qaro est que la mitzva essentielle est contenue dans le premier verset qui est le fondement de la foi monothéiste. Un Dieu Un, Créateur et souverain du monde, et toutes les mitzvoth de la Thora découlent de cette foi.

C’est donc le verset principal dont tout procède, c’est celui que nous devons dire et répéter nuit et jour.

Pour Rachi, la foi ne suffit pas, même si tout dépend d’elle. L’amour et le commandement sont aussi nécessaires. Sans l’amour, l’homme prendra la fuite, de même sans les mitzvoth dont l’étude de la Thora, les tefiline et la mezouza sont le modèle. La foi se niche dans l’intimité du cœur. Elle ne se traduit pas dans la réalité et elle est sans valeur…

Le Chaagat Aryeh considère que même si l’amour est au fondement de tout, elle doit s’accompagner du minimum de crainte qui communique la conscience du fait que le monde n’est pas à l’abandon, laissé à lui-même. La conduite de l’homme est sanctionnée, ce qu’exprime clairement le deuxième paragraphe. Sans l’arrière-plan de la crainte, la foi et l’amour sont inefficaces.

Maïmonide ajoute aussi le passage des tzitzith où il est écrit : « vous les verrez et vous vous rappellerez toutes les mitzvoth d’Hachem… » La mitzva des tzitzith est une mitzva particulière qui rappelle toutes les autres mitzvoth mais elle-même ne s’impose que si l’on revêt un vêtement possédant quatre coins. Cela signifie que celui qui décide de la pratiquer, bien que n’y en étant pas obligé, a intériorisé le principe des mitzvoth de la Thora. C’est ce qu’on entend par « vous vous rappellerez… » car ce qui pénètre au fond du cœur ne s’oublie pas et ce qui n’est pratiqué que par devoir ne laisse pas de trace dans le cœur.

De fait, nous lisons le premier verset et les trois paragraphes parce que nous possédons et la foi et l’amour et la crainte et une identification intime avec toutes les mitzvoth d’Hachem.