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Vézot Haberakha – Hommage à Moché (2)

Vézot Haberakha – Hommage à Moché (2)

Rav Shaoul David Botschko

 

Les dernières phrases de la Torah racontent la mort de Moshé Rabbénou: C’est le plus grand homme qu’a connu le monde, et la Torah conclut par ces paroles élogieuses:
Aucun prophète comme Moïse n’est apparu au sein du peuple juif, qui connut D-ieu face à face, que D-ieu a envoyé accomplir des miracles et des merveilles en Egypte, devant Pharaon, tous ses serviteurs et tout son pays; pour la main puissante, les manifestations terrifiantes que Moché a accompli aux yeux de tout Israël.[1]

Rachi explique que « la main puissante » est la Révélation au Sinaï.
« Les manifestations terrifiantes » sont les miracles dans le désert grand et redoutable.
« Qu’il a accompli aux yeux de tout Israël », c’est la brisure des tables de la loi. Moché avait pris l’initiative de les briser devant eux, et Hachem a acquiescé: « Merci de les avoir brisées ».[2]
C’est cela le dernier Rachi de la Torah. La dernière image: ce sont les Tables brisées! Quel mérite se cache donc derrière cette initiative révolutionnaire?

Proposons trois explications:

1) Techouva
Mon grand-père, le Rav Eliyahou Botschko zatsal explique[3] que cet acte a secoué les enfants d’Israël. Un livre de prière tombe, on se précipite pour le ramasser. Si un Sefer Torah tombe, on jeûne. Moché lui brise les Tables taillées et gravées par D-ieu lui-même. Quel sacrilège! Par cette action extrême, les enfants d’Israël subirent un choc. Ils comprirent alors le mal qu’ils avaient commis en se laissant aller à l’idolâtrie. Moché a brisé les Tables pour que les Juifs fassent Techouva. Merci lui dirent les juifs qui sortirent d’Egypte.

2) Danger d’idolâtrie.
La Torah et les mitsvot courent un grave danger: la pensée que ce sont des objets ou des actes magiques qui protègent par leur sainteté.[4] J’ai une Mezouza à ma porte; je n’ai plus rien à craindre croit le religieux idolâtre. Non! La Mezouza protège à la condition que l’on vive conformément à ce qui est écrit sur le parchemin.
Les enfants d’Israël doivent comprendre que la Torah n’est pas un talisman. La Torah exige de l’homme un comportement exemplaire. Il faut savoir que c’est un fautant que l’on brise les tables de la loi. Casser les Tables était nécessaire pour empêcher la défiguration du judaïsme. En brisant les Tables de la Loi, Moïse sauve la Loi.
Aussi Hachem le remercia.

3) Patience

Quelle est donc la différence entre les premières Tables et les secondes? Ce sont pourtant les mêmes paroles qui y sont gravées! Les premières ont été taillées par D-ieu, les secondes par Moïse. Moïse est ici le représentant du peuple juif. En son nom il participe à la transmission de la Loi. Les premières Tables étaient œuvres divines. Elles exigent la perfection. Les deuxièmes ont la même finalité, elles représentent l’idéal à atteindre. Dans l’attente, il y a tout le travail de l’homme. Moïse, en brisant les Tables nous a permis de nous adapter petit à petit à la Torah.
Moché, merci – disent les juifs de tous les temps – de nous avoir permis de faire de la Torah d’Hachem notre Torah.

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[1] Deut. 34, 10 à 12
[2] Rachi sur Deut. 34, 12
[3] Or Hayahadout Paracha vezot Haberakha
[4] voir Or Saméah’ sur Ki Tissa

 

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