Rav Shaoul David Botschko – Parachat Nasso – L’aveu
À l’écoute de la Thora
La mitzva de la semaine
Parachat Nasso
L’aveu
« Et Hachem a parlé à Moïse pour dire : parle aux Enfants d’Israël – homme ou femme qui aura fait d’entre toutes les fautes de l’homme de porter atteinte à Hachem et cette personne sera coupable. Ils confesseront la faute qu’ils auront faite … » (Nombres v, 5-7)
.Les Sages ont conclu de ce verset que la confession est une exigence de la Thora. La confession est l’expression concrète du repentir, lequel ne fait pas l’objet d’un commandement, car il doit procéder du dedans de la conscience morale – le cœur.
Nos Sages se sont interrogés sur la manière de réaliser la confession. Un premier avis – adopté par Maïmonide – de rappeler ses mauvaises actions et de les avouer dans le secret de sa relation à Dieu. Le processus du repentir vise à nettoyer la conscience de toutes les taches qui la souillent et plus la confession est détaillée mieux cela vaut.
Mais il existe un autre avis dans le Talmud, affirmant qu’il ne convient absolument pas d’énumérer les fautes et qu’il suffit de dire « j’ai fauté » sans entrer du tout dans les détails. Comment comprendre cet avis étonnant ?
Un verset des Proverbes dit : « écarte-toi du mal et fais le bien. » Il existe deux manières de comprendre ce verset : écarte-toi d’abord du mal, lave-toi de toutes tes faiblesses ; ensuite, tu pourras t’élever sur l’échelle des mitzvoth et t’approcher de ton Dieu.
Cependant on peut aussi comprendre : écarte-toi du mal ; comment ? En faisant le bien. D’où l’on peut comprendre qu’on ne doit pas s’enfoncer dans l’angoisse et la détresse à cause de nos fautes. Il suffit que nous reconnaissions nos limites et que nous nous efforcions dorénavant de mieux faire et ainsi le mal que nous avons fait sera effacé. Connais ta place comme mortel, avec tes instincts et tes pulsions qu’il est difficile de surmonter. Tu avoues que tu n’es pas parfait, mais tu fais des efforts. Et tu regardes vers l’avant et ne te complaît pas dans les souillures du passé.
Le Choul‘han ‘Aroukh stipule qu’on peut s’appuyer sur cet avis :
« Il n’est pas nécessaire de détailler la faute mais on peut le faire si on le veut. Mais si on fait l’aveu en chuchotant, il est bien de détailler. » (Ora‘h ‘Haïm 606, 2)
C’est « bien », mais ce n’est pas une obligation, car de par son principe, ce commandement n’impose pas de détailler la faute.
Nous devons progresser dans le Service d’Hachem et les fautes du passé ne doivent pas entraver notre progression.
Shaoul David Botschko