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Noa’h – Ses liens avec la Haftara d’Isaïe

Noa’h – Ses liens avec la Haftara d’Isaïe

Rav Nahum Botschko

 

La Haftara de la parachat Noah est empruntée au chapitre 54 d’Isaïe et aux six premiers versets du chapitre 55. Elle se rattache aux prophéties de consolation annonçant le temps de la Délivrance et décrit l’Alliance perpétuelle entre Dieu et Israël.

Quel rapport tout cela a-t-il avec la paracha de Noé ?

Le lien obvie tient à la mention du déluge par le prophète (liv, 9) :

« Car telles les eaux de Noé pour Moi, que J’ai juré de ne plus faire passer les eaux de Noé sur la terre, ainsi J’ai juré de ne plus me fâcher contre toi ni de te rabrouer. »

À savoir que, de même que Dieu a juré au temps de Noé de ne plus détruire le monde de même réédite-t-il son serment de fidélité à l’Alliance particulière contractée avec Israël.

Mais il semble bien qu’il nous faille trouver une relation plus essentielle entre la paracha et la haftara, plutôt que de nous contenter d’une relation lexicale, somme toute superficielle.

Un examen plus attentif de la paracha fait apparaître deux thèmes assez analogues qui en constituent les principaux foyers : le déluge et la tour de Babel. Tous deux décrivent les fautes commises par les hommes et leurs conséquences amères.

Avant le déluge, la Thora rapporte (Genèse vi, 11) :

« La terre s’était corrompue devant Dieu et la terre s’était emplie de violence. »

Les commentateurs expliquent qu’il s’agit à la fois de l’adultère, d’idolâtrie et de rapine.

Vient le temps de la tour de Babel. L’humanité s’unifie au point que Rachi décrit la situation (xi, 9) en disant que « l’amour et l’amitié régnaient parmi eux » pour ensemble proclamer la révolte contre Dieu, ainsi que l’énonce le verset 4 :

« Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel; faisons nous un nom ! »

Un observateur considérant ces développements historiques d’un œil désabusé pourrait se déclarer définitivement déçu de l’humanité, la moralité tant dans les rapports entre les hommes que dans leurs rapports avec Dieu s’avérant totalement défaillante.

Pourtant, les derniers versets de la paracha indiquent déjà – furtivement – les voies de la rédemption : la naissance d’Abraham et son départ d’exil pour retourner à la terre de Canaan. Dès le début de la paracha suivante, Dieu lui promet que « par toi seront bénies toutes les familles de la terre… ». La réussite d’Abraham, père de la nation hébraïque ne sera pas une aventure privée. Le bénéfice de sa floraison concerne l’universel humain. La prophétie de la haftara porte sur l’Alliance perpétuelle entre Dieu et Israël et sur la Délivrance prochaine d’Israël qui est en soi la clé de la Délivrance et de la bénédiction pour le monde entier.

Tel est donc le lien entre la paracha et la haftara : la paracha décrit la situation déliquescente de l’humanité et la haftara annonce sa rédemption.

Un midrach bien connu distribue l’histoire du monde sur une période de six millénaires : deux mille ans de chaos, deux mille ans de Thora et deux mille années messianiques ! Les deux premiers millénaires furent une période d’égarement moral extrême et ce n’est qu’avec l’apparition d’Abraham que commencèrent deux millénaires de relation entre Dieu et l’homme amenant progressivement réparation et restauration morale pour le monde. La réussite ultime de l’histoire atteindra son apogée avec la Délivrance d’Israël, telle que décrite dans la Haftara.

 

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