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Nitsavim – La Techouva et l’étude de la Thora

Nitsavim – La Techouva et l’étude de la Thora

Rav Nahum Botschko
Le thème de la téchouva occupe une place centrale dans notre paracha ; mais il semble néanmoins que de nombreuses redites se trouvent dans les versets qui en parlent, redites qui ne semblent pas nécessaires au sens du texte et paraissent de ce fait superflues.
Le verset 2 (chap 30) porte : « et tu reviendras à Hachem ton Dieu et tu écouteras sa voix » et plus loin, verset 6 : « et Hachem ton Dieu circoncira ton cœur » et au verset 8 : « et toi, tu reviendras et tu écouteras la voix d’Hachem ».
Rabbi Hayyim Ben Attar, l’auteur du Or HaHayyim demande : après que le texte a dit « tu reviendras à Hachem ton Dieu », qui est l’expression accomplie de la téchouva, à quoi sert d’ajouter : « et Hachem ton Dieu circoncira ton cœur » ? Et encore, après la circoncision du cœur, qui est un très haut niveau, quelle téchouva est encore nécessaire qu’il faille écrire : « et toi, tu reviendras et tu écouteras la voix d’Hachem » ?
Le Or HaHayyim explique que la pratique des mitzvoth comporte trois dimensions : 1) l’étude de la Thora, 2) l’observance des commandements négatifs ; 3) la pratique des commandements positifs. Le processus de la téchouva implique que le repentir porte sur chacune de ces trois dimensions.
Le commencement de la téchouva est lié à un accroissement de l’étude de la Thora. C’est là-dessus que porte le premier verset cité ci-dessus : « et tu reviendras à Hachem ton Dieu et tu écouteras sa voix ». Le verset suivant, celui qui traite de la circoncision du cœur, a pour objet l’observance des commandements négatifs, puisqu’aussi bien, la transgression procède de l’incirconcision du cœur, c’est-à-dire du fait que l’acquiescement à la volonté divine, la part divine en nous, est comme recouverte, occultée par des pensées, des paroles et des actes négatifs, mauvais. Le dernier verset, dernière étape de la téchouva, est le renforcement dans la pratique des mitzvoth positives : « et toi, tu reviendras et tu écouteras la voix d’Hachem et tu réaliseras tous Ses commandements. »
Il nous faut maintenant comprendre pourquoi l’étude de la Thora est un stade obligatoire du processus de la téchouva. En effet, ne pas transgresser et pratiquer mieux, devraient être les éléments suffisants d’une vraie téchouva ?
Le Rav Abraham Isaac Hacohen Kook זצ »ל explique dans Orot Hatéchouva (chapitre 1) que l’une des dimensions de la téchouva est celle qu’il appelle la téchouva emounith, c’est-à-dire une téchouva qui porte sur ce que le français traduit généralement par « foi » : « c’est celle qui vit dans le monde depuis le lieu où la tradition et la Loi prennent leur source… La Thora garantit le pardon à ceux qui reviennent… les textes des prophètes sont emplis de dires sublimes à propos de la téchouva… » Et le rav Freund explique : « ce n’est pas par ces sens que l’homme s’éveille au changement, mais par la réflexion portant sur la science précise de la rétribution (récompense et châtiment) présente dans la Thora. La Thora d’Israël et ses prophètes ont enseigné au long des générations les conséquences et les influences de la faute ainsi que la grandeur de la réparation opérée par la téchouva. Et lorsque l’homme prend conscience de tout cela, il change son mode de vie. » Ou, pour le dire simplement, pour savoir quelle est la voie convenable, ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, et tout ce qui se rapporte à la récompense et au châtiment, il n’y a pas d’autre moyen que l’étude de la Thora, qui conduit aussi aux voies de la téchouva.
Il y encore un autre aspect de l’étude de la Thora en relation avec la valeur de la téchouva. Pour pouvoir progresser vraiment dans un domaine quelconque, nous devons le comprendre parfaitement, le pénétrer en profondeur et en saisir l’importance. Il est très difficile d’être scrupuleux dans les moindres détails lorsque manque la compréhension de leur signification et de la gravité des conséquences qui peuvent résulter de leur violation ou de leur omission. Agir par pure obéissance peut rendre les choses très difficiles. Mieux nous comprendrons, mieux nous intérioriserons, plus nous nous identifierons avec une conduite de mitzva, et mieux nous pourrons à long terme nous élever en elle. Et le rav Kook écrit encore1 : « si le monde avait été capable d’œuvrer au dévoilement de la Thora de manière telle que l’âme puisse reconnaître dans chaque enseignement particulier, les grands principes spirituels, la téchouva se réaliserait et avec elle, l’achèvement du monde. » (Orot Hatéchouva IV, 10)

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1 La version française de ce dernier passage est extraite de la traduction du chapitre IV de Oroth Hatéchouva effectuée par le rav Yéhouda Léon Askénazi (Manitou) en collaboration avec Ruth Reichelberg, זכרונם לברכה, publiée dans la revue « Koumi » et reprise dans le recueil Téchouva , Département d’éducation par la Thora, OSM, Jérusalem, 5753/1993, pp. 13-18.

 

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