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Haazinou – La bénédiction de la Thora

Haazinou – La bénédiction de la Thora

Rav Nahum Botschko

« Lorsque j’invoquerai le Nom d’Hachem, rendez hommage à notre Dieu » (Deutéronome XXXII, 3)
Les Sages du Talmud enseignent (Bérakhot 21a) que c’est de ce verset que nous apprenons l’obligation de prononcer la bénédiction de la Thora avant de l’étudier ; le Talmud de Jérusalem (Bérakhot chap. 7 halakha 1) laisse entendre qu’il y aurait aussi obligation de dire une bénédiction après l’étude.
Bien qu’en fait nous ne disions pas de bénédiction après l’étude de la Thora, nous en trouvons pourtant une après la « montée » lors de la lecture publique. L’appelé prononce une bénédiction avant la lecture (« qui a fait choix de nous… ») et une autre après la lecture (« qui nous a donné…). La raison pour laquelle l’appelé prononce une bénédiction après la lecture publique tient au fait que « la lecture dans le Séfer Thora a une durée limitée, car le fait de la lecture a été institué par Moïse afin qu’on lise le Chabbat à Minḥa et le lundi et le jeudi et le Chabbat… et lors des fêtes… ; il s’ensuit que toutes ces lectures possèdent un temps fixe et une mesure fixe et une bénédiction après la lecture est dès lors pertinente. » (Rabbi Baroukh Halévi Epstein, Thora Témima ad loc.)
Il nous faut donc comprendre pourquoi nous ne disons pas de bénédiction chaque fois que nous terminons l’étude. Par exemple, quelqu’un qui étudie régulièrement une demi-heure matin et soir devrait prononcer une bénédiction avant et après son étude du matin et de même le soir, puisqu’il y a une longue interruption entre les deux sessions et qu’entre temps il a vaqué à ses affaires, fait ses courses, a mangé et bu, etc. C’est bien là la position du Talmud de Jérusalem !
À cela, l’auteur du Thora Témima répond (ibid.) : « l’obligation d’étudier la Thora est permanente, puisqu’il est dit : « tu y méditeras jour et nuit » (Josué I, 8). Par conséquent il est impossible d’achever et d’interrompre l’étude puisque l’homme est soumis à l’obligation de poursuivre l’étude tous les jours de sa vie. Il n’est donc pas possible de dire une bénédiction à la fin de l’étude. On prononce chaque matin une bénédiction pour l’étude de la Thora qui sera effectuée au cours de la journée.
Il y a là malgré tout une certaine difficulté, du moins en apparence. En effet, même si l’étude de la Thora est une obligation constante, lorsqu’on est occupé à d’autres tâches on n’est pas en mesure d’étudier et il y a nécessairement là un important détournement d’attention. Plus encore : nous commettons malheureusement aussi des transgressions durant le jour. Dirons-nous que nous poursuivons l’étude même au cours de telles transgressions ?
Et peut-être les choses sont plus profondes encore.
L’homme a bien d’autres occupations que l’étude de la Thora. Ses affaires, ses problèmes, sa famille, d’autres mitzvoth, etc. est-il vraiment possible d’étudier la
Thora sans cesse, jour et nuit, vingt-quatre heures par jour ? Ce commandement, en réalité, a été donné à Josué afin de le renforcer dans l’effort de conquête du Pays et il est bien évident que lorsqu’il combattait même lui n’était pas occupé à approfondir un point de doctrine !
Dans son commentaire sur le verset « tu y méditeras jour et nuit » Rachi note : « Tu y méditeras – tu en feras l’objet de tes pensées. Partout où il est question de hegyone dans la Thora, cela vise les pensées du cœur, ainsi qu’il est écrit : « les pensées de mon cœur1. » Autrement dit, l’exigence de méditer la Thora concerne la vie intérieure, les pensées les plus intimes du cœur.
En se fondant sur cette prémisse, on peut dire que le sens de ce commandement est que l’étude soit gravée en notre cœur en permanence. Dès lors que nous avons dit la bénédiction de la Thora le matin, lors que nous nous réveillons comme créatures nouvelles chaque jour, et que nous prenons à nouveau l’engagement de l’étude, même si celle-ci ne dure que quelques minutes, cette étude et cette Thora nous accompagneront le jour durant, comme si la Thora nous enveloppait. Elle est la lumière qui éclaire notre vie. Ainsi, l’étude et l’aspiration de notre cœur seront ininterrompues bien que nous soyons occupés à d’autres tâches !
« Car elles sont notre vie et la longueur de nos jours et en elles nous méditerons jour et nuit. »

 

 

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