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Chemot – De l’Exil à la Delivrance

Chemot – De l’Exil à la Delivrance

Rav Nahum Botshko
« Et voici les noms des enfants d’Israël venant vers l’Égypte avec Jacob ; ils vinrent chacun avec sa maisonnée : Réouven, Chiméŏn, Lévi et Yéhouda ; Issakhar, Zévouloun et Binyamin ; Dan, Naftali, Gad et Acher. »
Au début du livre de Chémoth, la Thora répète et énumère les noms des fils de Jacob venant vers l’Égypte, ceci pour nous enseigner que c’est grâce au fait qu’ils ont conservé leurs noms hébraïques bien qu’étant en exil qu’ils ont eu le mérite d’être délivrés.
Le midrach énumère quatre conduites grâce auxquelles nos pères purent être délivrés de la servitude égyptienne : ils n’ont pas changé leurs noms, ils n’ont pas changé de langue, ils n’ont pas usé de médisance et ils se sont gardés des mœurs libertines (Cantique Rabba iv, 1, 12 et alia).
En quoi ces quatre choses là précisément ont-elles été de nature à conduire à la délivrance d’Israël.
Ils n’ont pas changé leur nom – le nom d’une personne indique sa nature ; le talmud dit (Bérakhot 7b) : « d’où savons-nous que le nom joue un rôle ? Rabbi Eléazar dit que nous l’apprenons du verset (Psaumes xlvi, 9) : « allez, voyez les merveilles d’Hachem qui a semé des ruines (chamoth) sur la terre », ne lis pas « des ruines » (chamoth) mais des noms (chémoth). « Le nom joue un rôle », c’est-à-dire que le nom d’une personne exprime sa nature intime. (Par exemple, le nom « Avraham » exprime le fait qu’il a été père d’une multitude de nations, c’est-à-dire qu’il représente le fondement de la dimension universelle de l’identité d’Israël).
Le midrach Yalqout Chimeŏni (remez 162) donne un enseignement extraordinaire sur les noms des tribus d’Israël. Toutes, dit-il, ont été nommées en relation avec leur délivrance ; Pour Réouven, dont le nom comporte se rapporte à la vue (Genèse xxix, 32) : Hachem dit J’ai vu la misère de mon peuple. Pour Chiméŏn dont le nom se rapporte à l’écoute (Genèse xxix, 33) : Hachem entendit leur plainte. Pour Lévi, dont le nom évoque l’accompagnement (Genèse xxix, 34) : des peuples nombreux rejoindront la compagnie d’Hachem ; et ainsi de suite. Ce qui signifie que les noms des enfants d’Israël véhiculent le fait de leur délivrance. Ayant conservé leur nom, c’est-à-dire leur identité originelle, ils sont restés pénétrés de l’espérance de la délivrance tout au long de l’exil et de l’oppression, ce qui a rendu possible leur libération ; seul celui qui sait qu’il a un avenir et qui possède une orientation de vie significative peut résister à toutes les vicissitudes de l’histoire.
Ils n’ont pas changé leur langue : Le Kéli Yaqar explique que les noms hébreux n’ont de sens que dans cette langue – la langue de la sainteté – et si les Hébreux avaient changé de langue, leurs noms hébraïques seraient devenus vides de sens et sans effet pour eux.
Ils n’ont pas médit : ce qui signifie que l’unité régnait parmi eux, qu’ils ont su rester fraternels les uns envers les autres. Nos sages expliquent que les victoires d’Achab ont été dues au fait que, aussi mécréant qu’il ait été, régnant sur un peuple pratiquant l’idolâtrie, ils ne médisaient pas les uns des autres.
Ils se sont gardés des mœurs libertines : quoique résidant parmi les Égyptiens connus pour leurs mœurs perverses, les Hébreux ont su préserver la pureté de leurs relations sexuelles ; grâce à cela, la Présence divine est restée auprès d’eux (d’après Kéli Yaqar, Exode i, 2)
En ces jours de guerre où se manifeste une extraordinaire solidarité entre tous les secteurs de la société israélienne et juive dans le pays comme à l’étranger, nous devons nous efforcer de faire progresser la Délivrance qui nous habite. Nous devons intérioriser et approfondir la signification messianique de l’époque extraordinaire que nous vivons et affermir la sainteté de notre société. Nous obtiendrons ainsi une victoire écrasante sur nos ennemis et la Délivrance dans sa plénitude entière!!

 

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