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Chemini Atzeret – Sim’hat Thora : danser plutôt qu’étudier !

Chemini Atzeret – Sim’hat Thora : danser plutôt qu’étudier !

Chemini Atzeret - Sim’hat Thora : danser plutôt qu’étudier !

 

Rav Nahum Botschko

 

Depuis de nombreuses générations, nous avons coutume, en Eretz Israël, de célébrer Sim‘hat Thora, le jour où s’achève le cycle de la lecture publique des parachioth de la Thora, à Chémini Atzéreth. Existe-t-il un lien réel entre ces deux jours ou leur mise en relation n’est-elle que fortuite ?

A priori, il semble qu'il eut été normal de marquer l'achèvement de la Thora par un jour tout entier dédié à l’étude – jour tout entier Thora – ou à une nuit d’étude et réflexion. Mais voilà, c’est par des danses avec les rouleaux de la Thora et par des réjouissances qu’Israël a coutume de célébrer ce jour et aucune étude particulière n’a été fixée en ce jour !

Une autre question se pose, celle-ci portant sur la nature de Chémini Atzéreth. Durant la fête de Souccoth, il y a une « représentation » des nations du monde : les taureaux apportés en sacrifice sont au nombre de soixante-dix correspondant aux soixante-dix nations ; mais à Chémini Atzéreth le nombre des taureaux redevient « normal », comme pour les autres fêtes. Quelle en est la raison ? Et aussi, toutes les autres fêtes sont expliquées dans la Thora comme rappelant les événements fondateurs de l’histoire d’Israël lors de la Sortie d’Égypte. Mais au sujet de Chémini Atzéreth la Thora ne dit rien. Pourquoi ?

Rabbi Eléazar a enseigné : ces soixante-dix taureaux, en regard de qui ? En regard des soixante-dix nations. L’unique taureau (de Chémini Atzéreth) pourquoi ? en regard de la nation unique. Comme un roi de chair et de sang qui a dit à ses courtisans : faites-moi un grand banquet. Au dernier jour il dit à son favori : prépare-moi un petit repas que je profite de ta compagnie ! » (Soucca 55b)

Les propos de rabbi Eléazar nous renseignent sur la nature de Chémini Atzéreth : c’est un jour exclusif de relation directe entre Dieu et Israël son fils aîné. En un tel jour-là il n’est besoin d’aucune mitzva particulière ; aucun événement spécifique n’a à y être commémoré pour qu’Israël s’attache à son Dieu. C’est aussi ce que nous lisons dans le Zohar (III, 104b) : « à partir de là (après les sept jours de Souccoth), Moi et vous (Dieu et Israël), nous nous réjouirons un jour », comme un époux réjouit son épouse sans rapport avec un quelconque anniversaire, de mariage ou de naissance, et sans même besoin d’un cadeau particulier. C’est pourquoi c’est précisément au huitième jour, ce jour là désignant la sainteté au delà de la nature et ainsi que l’enseigne le Maharal de Prague (Tiféret Yisraël chap. 2) : « Le huitième est au-delà de toutes les mesures naturelles, car le chiffre sept comprend toutes les choses qui appartiennent à la nature, qui toutes sont incluses dans les sept jours de l’Œuvre (du commencement), tandis que le huitième est à un niveau qui transcende la nature et le monde. »
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C’est en ce jour-là précisément qu’il y a lieu de danser et de se réjouir avec la Thora, puisqu’elle est le plus extraordinaire dévoilement divin au plus bas de la terre. En ce jour là, tous ceux d’Israël, pas seulement les sages et les savants, tous ensemble, riches et pauvres, sages et ignorants, manifesteront – non par l’étude, mais par des danses et des explosions de joie – le lien unique et sans aucune médiation avec notre sainte Thora et avec notre Dieu.

 

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