Rav Shaoul David Botschko – Parachat Tsav – Double message
À l’écoute de la Thora
La mitzva de la semaine
Parachat Tzav
Double message
Une mitzva particulière apparaît dans cette paracha : ne pas manger du ‘helev, c’est-à-dire la graisse qui enveloppe les viscères :
« Parle aux enfants d’Israël pour leur dire toute graisse de bœuf, de mouton et de chèvre vous ne mangerez pas. » (Lévitique vii, 23)
Citons deux explications données quant au sens de cette mitzva. La première se trouve dans le Séfer ha-‘Hinoukh et certains tendent à la déconsidérer parce qu’elle se réfère à une préoccupation de santé. Il semble bien pourtant que cette explication soit particulièrement importante. Voici le texte :
« … l’homme doit s’efforcer en tout état de cause à maintenir son corps en bonne santé et dans toute sa vigueur. On que la santé du corps, ou la maladie, dépend de la nourriture… C’est donc de par la grande bonté de Dieu pour nous, le peuple qu’Il S’est choisi, qu’il a tenu à l’écart de nous toute nourriture susceptible de nuire à notre corps et à y produire des humeurs nocives. Or, on sait que c’est le cas du ‘helev… » (Séfet ha-‘Hinoukh, Tzav, mitzva 147)
Il ne fait aucun doute que nous avons là une leçon sur le devoir de se maintenir en bonne santé en veillant à la nutrition. Il ne s’agit pas seulement d’un bon conseil, mais d’une mitzva de la Thora !
Voici encore une autre explication, fondée sur un verset exposant la grave sanction de celui qui mange du ‘helev :
« Car quiconque mangerait du ‘hélev de l’animal dont on apporte offrande à Hachem, la personne qui mangerait serait retranchée de son peuple. » (Lévitique vii, 25)
Le ‘hélev ne serait pas interdit seulement parce qu’il serait mauvais, mais au contraire parce que ce serait la partie la meilleure et serait comme telle réservée au Service divin. Notre table, enseigne la Thora, doit être comparable à l’autel et il est des parts qui ne sont pas pour nous, ce qui nous fait comprendre que la part la meilleure doit être réservée à la mitzva. Ecoutons Maïmonides:
« Celui qui veut se purifier et acquérir du mérite doit faire plier ses instincts, élargir sa main, et apporter du plus beau et du meilleur de l’espèce dont il offre un animal … Si on construit une maison de prière, qu’elle soit plus belle que celle de sa résidence. Si on donne à manger au pauvre, que ce soit de ce qu’il y a de meilleur et de doux de sur sa propre table ; si on revêt quelqu’un qui est nu, que ce soit de ce qu’il y a de plus beau de sa garde-robe. C’est bien ce qui est dit : tout ‘hélev est pour Hachem. » (Règles des interdits de l’autel, vii, 11)
Double message de cette importante mitzva. Prendre garde à manger sainement et à réserver le meilleur aux mitzvoth.
Shaoul David Botschko