« Les Enfants d’Israël firent tous ces ouvrages, en se conformant à tous les ordres qu’Hachem avait donnés à Moïse. Moïse examina tout le travail ; et voici, ils l’avaient fait comme Hachem l’avait ordonné, ils l’avaient fait exactement tel. Et Moïse les bénit. »
En l’espace de deux versets, la Thora répète trois fois que les Enfants
d’Israël ont construit le Tabernacle selon les prescriptions divines :
Pourquoi nous répéter trois fois la même chose ? Qu’est-ce qui
n’était pas suffisamment clair la première fois ?
C’est que l’obéissance aux instructions comporte trois dimensions
distinctes :
1) La première c’est d’exécuter les ordres avec minutie, par pure
discipline, mais sans adhérer à ce qu’on fait et sans en comprendre le
sens ; c’est comme cela que travaille un ouvrier dans une usine sur une
chaîne de montage. Il sait quels gestes il doit faire et il les fait
consciencieusement, et peu lui importe leur raison d’être. S’il doit tourner
une manivelle, il tourne une manivelle comme il en a reçu l’ordre.
2) La deuxième, c’est de comprendre que l’on participe à une œuvre
collective de grande importance ; on y met tout son cœur, pour contribuer
avec tous les autres à la réalisation du projet collectif, en l’occurrence la
construction du Tabernacle. L’ouvrier a conscience de faire partie d’une
équipe collectivement intéressée au travail à faire ; chacun agit de son
mieux, avec soin et avec intelligence pour parvenir au but commun.
3) Et il y a le niveau le plus haut, celui où chacun s’identifie
complètement à l’œuvre entreprise ; chacun participe dans son cœur à
bâtir cette Maison pour y faire résider la Présence divine. Travailler ainsi,
c’est ajouter à l’oeuvre une intention qui fait toute la différence.
C’est ainsi que les Enfants d’Israël ont construit le Michkan. Certes,
ils ont travaillé avec minutie faisant tous les ouvrages en se conformant
aux ordres.
Mais ils ne se sont pas contentés de cela, ils ont participé tous
ensemble à la construction du Tabernacle, chacun comprenant que ce
qu’il faisait était un élément d’un ensemble plus ample qui le dépasse. De
plus, ils l’ont fait, répète la Thora, pour souligner qu’ils l’ont fait de tout
leur cœur, s’identifiant complètement au but du Michkan : faire résider en
eux la Présence divine.
Ils ont ainsi bien mérité de la bénédiction de Moïse, tous ensemble et
chacun individuellement !