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Parachat Vaéra – Le repentir véritable

Parachat Vaéra – Le repentir véritable

Les plaies ont commencé à s’abattre sur l’Égypte ; lorsque se produit
la septième plaie – la grêle – Pharaon convoque Moïse et ses propos
laissent entendre qu’il éprouve une certaine velléité de repentance :
« Pharaon envoya chercher Moïse et Aharon et il leur dit : j’ai fauté
cette fois. C’est Hachem qui est le juste et moi et mon peuple
sommes les méchants. » (Chemoth IX, 27)
Que signifie « J’ai fauté cette fois » ? N’a-t-il fauté que cette fois-
là ? N’est-il pas en faute depuis déjà longtemps ?
Nahmanide propose d’ajouter une virgule : « j’ai fauté, cette fois
(sous-entendu : je le reconnais). » Cela revient à dire, selon lui, qu’il faut
lire : « je reconnais cette fois devant Hachem que j’ai fauté contre Lui ;
c’est Lui qui est juste et moi et mon peuple sommes les méchants pour
nous être rebellés contre Sa parole depuis le début et jusqu’à présent. »
Toutefois, le sens littéral semble dire plutôt que Pharaon ne
reconnaît avoir fauté que cette fois-là. S’exprime ici la difficulté que
l’homme éprouve à admettre avoir toujours vécu de manière indue ; que
sa vie n’est qu’un énorme échec. « Non, semble-t-il dire, ce n’est que
maintenant que je me suis mal conduit. J’aurais dû vous laisser partir
comme je l’avais promis. Ça, ce n’est pas bien ! » Mais il est incapable
d’admettre que l’asservissement des Hébreux depuis plus de deux siècles
est l’indice d’une tare morale profonde de la société égyptienne. « J’ai
fauté cette fois » dévoile que Pharaon ne se repend pas vraiment.
L’intensité des plaies lui arrache cet aveu, mais dès la plaie passée, il se
retrouve inchangé, tel qu’il était auparavant.
Cela doit nous faire comprendre que celui qui se repend vraiment,
qui considère son passé avec sincérité et s’avère prêt à changer de cap est
un vrai héros de la moralité. C’est de lui que les Sages disent : « Là où se
tiennent les repentants, les justes parfaits ne peuvent se tenir. »

Shaoul David Botschko