Parachat Ki Tissa Lavage
La paracha de cette semaine poursuit les instructions se rapportant à
la construction du Tabernacle et nous trouvons peu après le début celles
concernant le bassin où les Cohanim devront laver leurs mains et leurs
pieds. La Thora insiste sur l’importance de cette mitzva en la répétant
trois fois (Chemoth 30, 19-21) :
« Aharon et ses fils s’en laveront les mains et les pieds, en entrant
dans la Tente d’Assignation ils se laveront avec de l’eau et ne
mourront pas ou lorsqu’ils s’approcheront de l’autel pour servir,
pour faire fumer l’encens pour Hachem. Ils laveront leurs mains et
leurs pieds et ne mourront pas et ce sera pour eux un principe
permanent, pour lui et sa descendance, pour [toutes] leurs
générations. »
Quelle est donc l’importance de cette mitzva ? Évidemment, dit
Nahmanide, étant donné que les Cohanim étaient pieds nus et que leurs
mains touchaient à tout, le respect dû au service divin implique la
nécessité de se laver. Mais, ajoute-t-il, les pieds sont le niveau le plus bas
du corps et ils sont en contact avec le sol et les mains sont la partie du
corps susceptible de s’élever au plus haut ; leur lavage ne relève pas
seulement d’une précaution d’hygiène physique mais surtout d’une
hygiène spirituelle. Il faut, dit-il, sanctifier notre lien avec le sol et
sanctifier notre action qui peut nous mener vers les hauteurs.
Telle est en effet la signification du Sanctuaire et du culte des
offrandes : nous élever au-dessus de notre condition. Cette exigence est
répétée trois fois. La première fois, avant même que le Cohen entame sa
journée, il lave ses mains et ses pieds indiquant son intention de dédier sa
journée à la sainteté. Lorsque commence le service divin à proprement
parler il doit s’élever encore d’un cran sur l’échelle de la sainteté et
lorsque son service s’achève il se lave une troisième fois afin que la
sainteté à laquelle il est ainsi parvenu continue à l’accompagner même
après. Nous de même, nous nous lavons les mains dès le réveil car nous
sommes appelés à nous élever tout au long du jour. Avant la prière, nous
nous lavons une deuxième fois car nous nous préparons à parler avec Lui.
Et lorsque nous avons achevé la prière et que nous allons prendre notre
repas, nous nous lavons une troisième fois pour que la sainteté de la
prière s’étende au temps du repas et, au-delà, à toutes nos activités de la
journée.
Comme le Cohen, nous sommes situés entre terre et ciel, les pieds
sur terre et les mains susceptibles de s’élever vers le ciel. Sachons ne pas
être entre eux un facteur de division mais au contraire de tout sanctifier.
C’est pourquoi Rachi précise que le Cohen lavait pied et main ensemble.
Shaoul David Botschko