Parachat ‘Eqev – Rav Shaoul David Botschko
À l’écoute de la Thora
Le verset de la semaine
Parachat ‘Eqev
Deux qui sont un
La Thora rappelle le grand jour où les Dix commandements ont été donnés à Israël (Deutéronome ix, 11) :
« Et au terme de quarante jours et quarante nuits Hachem m’a remis les deux tables de pierres, tables de l’alliance. »
Ce verset comporte une particularité graphique impossible à rendre en traduction. Le mot « tables » est écrit une première fois au singulier comme s’il n’y en avait qu’une ; et immédiatement après, pour « tables de l’alliance », le mot est écrit normalement au pluriel. Les Sages expliquent : le côté droit des tables qui porte les commandements concernant les devoirs de l’homme envers Dieu et le côté gauche qui porte les commandements concernant les devoirs de l’homme envers autrui ne font qu’un.
Il y a donc deux tables, mais elles sont en relation intime l’une avec l’autre.
L’interdiction du meurtre a sa source dans la reconnaissance du fait que « Je suis Hachem ton Dieu » car c’est « car c’est à Son Image que Dieu créa l’homme ». Ainsi, toute atteinte à l’homme blesse la dimension divine en l’homme.
L’adultère est en regard du commandement « tu n’auras pas de dieux autres ». La fidélité au conjoint découle de la fidélité à Dieu et qui est fidèle à son Dieu est fidèle à son conjoint.
Le voleur nie son forfait jurant qu’il est innocent et son faux serment fait de Dieu son complice.
Le Chabbat porte témoignage du fait que Dieu a créé le monde. Qui viole le chabbat nie donc la Création, ce pourquoi la Thora prescrit : tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Le respect des parents implique en son fondement que peu importe qui ils sont, nous leur devons le respect ; nous ne choisissons pas nos parents et rendons grâce à Dieu pour la part qui est nôtre et ne convoitons pas ce qui n’est pas à nous.
Peut-être l’alliance n’est-elle pas seulement entre Dieu et Son peuple ; ces mitzvoth n’ont-elles pas un caractère universel ? Les tables à la fois plurielles et singulières ne visent-elles pas une alliance entre ce qui est « pour Dieu » et ce qui est « pour autrui » ? Celui qui reconnaît que l’autre homme est créature de Dieu au même titre que lui-même saura le respecter et l’amour d’autrui pourra ouvrir la voie à la proximité de Dieu.
Shaoul David Botschko