Les nuées de Gloire de Hannouka
Rav Nahum Botshko
Le rabbi de Gour enseigne dans l’un de ses cours sur Hanouca (Sfath Emeth 5641 – Hanouca et Pourim) que les sages ont institué, au cours de l’histoire, des fêtes correspondant à celles fixées par la Thora en relation avec la sortie d’Égypte.
La fête de Hanouca a été instituée en correspondance avec la fête de Souccoth.
La fête de Pourim a été instituée en correspondance avec la fête de Chavouoth.
La fête de Pessah n’avait pas encore, de son temps, son correspondant dans l’histoire et le Sfath Emeth a émis le vœu qu’il apparaisse bientôt et son vœu s’est réalisé de notre temps avec la fête de l’Indépendance d’Israël – Yom Haatzmaouth.
Nous nous en tiendrons ici à la correspondance entre Souccoth et Hanouca.
La fête de Souccoth a été instituée par la Thora en relation avec les nuées de gloire qui enveloppaient et protégeaient le camp d’Israël dans le désert.
Cette protection était à la fois physique, par rapport à tout ennemi potentiel et à tous les êtres nuisibles tels que les scorpions ou les serpents qui pouvaient constituer une menace et spirituelle ; rabbbi Mochè Hayyim Luzzatto écrit à ce sujet (Derekh Hachem, 4ème partie, chapitre 8, §9) :
« car voici que les nuées de gloire dont Dieu a entouré Israël, en plus de leur utilité concrète et matérielle qui était de les protéger, ont eu aussi une conséquence importante qui en est issue, dans le domaine spirituel. De même que grâce à ces nuées Israël était distingué et mis à part, élevé au-dessus de la terre, de même a-t-il bénéficié d’une réelle émission de lumière qui l’a situé seul, à part de toutes les nations, élevé et magnifié au-dessus de ce monde, et vraiment supérieur à toutes les nations du monde ! »
Cette mise à part n’est que la première étape sur la voie de la réalisation de la vocation d’Israël, d’être « ce peuple que Je me suis formé, qui publiera Ma louange » (Isaïe xliii).
La halakha prévoit que les lumières de Hanouca doivent être placées a priori à l’extérieur de la porte d’entrée de la maison. Cela signifie que nos maisons individuelles sont censées éclairer vers l’extérieur et que la nation d’Israël collectivement se doit d’être une lumière pour les nations.
En exil, toutefois, nous avons été obligés d’introduire les lumières de Hanouca au-dedans de nos demeures, par crainte des agressions des non-Juifs ; dans ces conditions, lorsque les lumières brillent dans la maison, la lumière de Hanouca – lumière de la Chékhina, de la divine Présence – éclaire vers l’intérieur comme les nuées de gloire du désert qui ont manifesté la Révélation de la Présence au sein du camp d’Israël, mais notre rôle est de permettre à la lumière de jaillir vers l’extérieur et d’illuminer le monde.
La lumière des lampes de Hanouca exprime notre aspiration personnelle à ce que du dedans du rayonnement de la Chékhina en nous et en nos maisons nous puissions tout naturellement éclairer également nos voisins et ceux qui nous entourent et que sur le plan national la lumière de la Thora éclaire la nation vers l’intérieur et qu’ainsi l’État d’Israël puisse réaliser sa vocation à rédimer le monde dans la souveraineté du Tout-Puissant.
Traduit par E. Simsovic