Ki Tetsé – Payer les salariés en temps et en heure
« Ne cause point de tort au journalier pauvre et nécessiteux, que ce soit un de tes frères ou un des étrangers qui sont dans ton pays, dans l’une de tes villes. Le jour même, tu lui remettras son salaire, avant que le soleil se couche car il est pauvre, et il attend son salaire avec anxiété. Crains qu’il n’implore contre toi le Seigneur, et que tu ne sois trouvé coupable. » (Deutéronome 24, 14-15)
Il y a déjà trois mille cinq cents ans, la Thora nous a ordonné d’être
attentifs à payer sans aucun retard les salaires de nos ouvriers.
Le texte traduit ici par « il attend son salaire avec anxiété » prend un
sens supplémentaire chez les sages du Talmud qui traduisent « salaire pour
lequel il met sa vie en danger ».
Celui qui travaille pour autrui lui donne ce qu’il a de plus précieux :
son temps, d’abord ; puis son énergie et bien souvent même un peu de sa
santé.
Il n’y a en effet pas de métiers sans risques et même les métiers
modernes où des êtres humains sont rivés à leurs écrans provoquent des
dommages à plus ou moins long terme.
Ne pas payer en temps et en heure le salaire de l’employé, ce n’est pas
seulement lui causer un tort financier. C’est très littéralement porter atteinte
à sa vie. Un homme, le travail d’un homme a été exploité. Il n’y a pas
forcément abus dans la notion d’exploitation, mais en tout état de cause, il a
été utilisé en vue d’un profit.
Ne pas lui payer son dû en temps et en heure
est un crime, parce que cela consiste à le traiter comme s’il n’était pas un
être humain à part entière, comme si l’intérêt du patron était la seule valeur
digne de considération.