Le commerce – l’économie – est indispensable au fonctionnement du monde.
Si les achats se ralentissent, si la consommation stagne, le pays tombe en
récession ; dès lors le chômage progresse et avec lui la pauvreté.
À cause de la concurrence, entre autres, les producteurs sont obligés de
vanter les qualités de leurs produits. Sans la publicité, nul n’est en mesure
aujourd’hui de se maintenir sur le marché.
Mais la publicité ne se limite pas à faire connaître la valeur d’un produit
devenu aujourd’hui indispensable ou du moins très utile.
Elle ne se contente pas de répondre aux besoins. Elle les crée.
Les clients n’achèteront donc pas seulement le strict nécessaire.
La publicité éveille l’attention, crée le désir et permet de faire vendre même
le superflu.
Jusque-là, toutefois, il n’y a encore aucun mal, mais il faut
savoir faire attention à ne pas tomber dans l’interdit et l’immoral.
C’est à ce propos que la Thora dit dans la paracha de la semaine (Devarim 27, 18) :
« Maudit soit celui égare l’aveugle sur le chemin. »
Un non-voyant demande la direction qu’il doit prendre et son
interlocuteur lui donne de fausses indications.
À coup sûr, tout le monde s’indignerait d’un tel comportement !
Les sages d’Israël ont élargi la portée de ce verset, étendant la
malédiction à quiconque donne un mauvais conseil.
Un mauvais conseil, c’est un conseil qui ne vise pas l’intérêt de celui qui
interroge mais l’intérêt de celui qui répond.
De là le défi moral, donc religieux, de celui qui fait du commerce :
trouver l’équilibre entre pousser autrui à l’achat et ne pas tomber dans
l’interdit de donner de mauvais conseils.