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Parachat Vayéchev – Ils le virent de loin

Parachat Vayéchev – Ils le virent de loin

Le sujet du passage que nous étudions ici est pénible : la vente de
Joseph. Jacob a manifesté une préférence pour Joseph, éveillant ainsi la
jalousie de ses frères. Joseph lui-même a mis de l’huile sur le feu par le
récit de ses rêves. Et voilà que son père l’envoie prendre des nouvelles de
ses frères partis faire paître les troupeaux…
La Thora raconte (Genèse 37, 18) :
« Ils le virent de loin et avant qu’il ne se soit rapproché d’eux, ils
conspirèrent contre lui pour le tuer. »
À première lecture, « ils le virent de loin » est une simple indication
d’espace et de temps : jusqu’à ce qu’il parvienne jusqu’à eux, on peut
programmer sa mise à mort.
Mais si on y prend garde, une autre dimension se fait jour à la
lecture du verset. Une dimension plus profonde. Leur manière de voir
Joseph était lointaine. Ils ne voyaient pas en lui un proche, un frère. Ils
n’ont vu que son extériorité, sa vanité, la tunique bariolée qu’il avait
reçue de son père. Ils n’ont pas vu son intériorité, la pureté de son cœur,
sa noblesse qui ne se dévoilera que plus tard. « Ils l’ont vu »,
anonymement, son nom ne figure pas. Ils n’ont pas vu Joseph, ils n’ont
pas vu leur frère, ils n’ont vu que « lui ».
Peut-être Joseph voulait-il se rapprocher d’eux ? Engager avec eux
un dialogue fraternel ? Mais il était trop tard. Ils ne le voyaient plus que
de loin.
Si nous voulons éviter que la haine des frères pour les frères
empoisonne notre peuple, nous devons nous interdire de ne nous voir que
de loin. De ne voir que l’apparence, la manifestation extérieure. Nous
devons nous approcher et regarder l’autre, celui qui est différent, de près.
Nous pourrons voir alors la pureté qu’il porte en lui et combien en réalité
nous sommes proches. Nous sommes frères.

Shaoul David Botschko