Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vayetse – La dîme de l’argent
À l’écoute de la Thora
La mitsva de la semaine
Parachat Vayetse
La dîme de l’argent
« Et de tout ce que Tu me donneras, j’en prélèverai les dîmes pour Toi. »
Jacob s’engage, dans ce verset, dans la mesure où Dieu l’aura aidé à survivre aux poursuites d’Esaü et aux ruses malveillantes de Laban, à prélever la dîme en faveur des nécessiteux sur tout ce qu’il aura gagné.
La mitsva de la tsedaqa (qu’on traduit par « charité »), rappelée dans le Deutéronome dans la paracha de Reeh, énonce l’obligation de se préoccuper de pourvoir à tous les besoins des nécessiteux. Cette obligation incombe évidemment à la collectivité car aucun individu n’est en mesure d’y répondre adéquatement.
Il existe donc une obligation supplémentaire qui incombe à chacun de donner la tsedaqa évaluée au dixième des revenus comme il ressort du vœu de Jacob formulé dans le verset cité ci-dessus. Jacob nous a montré la voie et nous a aussi enseigné la signification de la mitsva de la tsedaqa. Elle relève bien évidemment de la mitsva de l’amour du prochain, du souci d’autrui. Nous apprenons ici en outre que l’obligation ne dépend pas du nécessiteux. Si nous n’en connaissons pas, nous devons en rechercher. Nous devons reconnaître que nous ne sommes pas les propriétaires des biens qui nous ont été confiés par la Providence et que celle-ci nous en réclame le dixième. Ce que nous donnons au pauvre n’est pas notre argent, mais celui de Dieu comme l’enseigne Jacob à propos du prélèvement des dîmes « pour Toi ».
L’obligation incombe à qui a les moyens de prélever ce montant et s’il est pauvre lui-même il s’en acquittera par un montant inférieur. Celui dont la bénédiction est ample pourra donner jusqu’au vingtième de ses biens, ce que nos Maîtres apprennent du redoublement de l’expression « je prélèverai », comme s’il était écrit « je prélèverai deux fois la dîme pour Toi. »
Il existe aussi une hiérarchie des ayants droit et le Talmud nous apprend que la famille et les proches sont en tête de cette hiérarchie et que l’entretien des enfants fait en tout temps partie de l’accomplissement de la mitsva de la tsedaqa à son niveau le plus élevé.
Heureux qui peut veiller au bien-être des siens et pourvoir aussi généreusement aux besoins des pauvres.
Marchons tous sur les traces de Jacob et sachons que ce que nous gagnons est en dépôt entre nos mains pour que nous en fassions un digne usage.
Shaoul David Botschko