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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaéra – la cinquième coupe

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaéra – la cinquième coupe

À l’écoute de la Thora

La mitzva de la semaine

Parachat Vaera

La cinquième coupe

La libération de l’asservissement à l’Égypte est rappelée, le soir du Séder de Pessa‘h, par quatre coupes de vin que nous buvons accoudés. Nos Sages rattachent ces quatre coupes aux quatre étapes de la libération mentionnées dans notre paracha (Chemot, VI, 6–7) :

« Je suis Hachem et Je vous ferai sortir de sous les charges de l’Égypte, et Je vous sauverai de leur esclavage, et Je vous délivrerai avec un bras tendu et de grands jugements. Et Je vous prendrai pour Moi comme peuple et Je vous serai Dieu … »

Sortir de dessous les charges de l’Égypte désigne le fait de ne plus subir les coups des sbires de Pharaon, être sauvé désigne le changement du statut d’esclaves en celui d’hommes libres, la délivrance est la sortie d’Égypte et enfin, être pris pour être Son peuple, c’est le don de la Thora.

Mais, en réalité, il y a un autre verset, le verset 8, qui suit immédiatement ces deux premiers :

« Et Je vous amènerai au pays que J’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, et Je vous le donnerai en possession d’héritage, Moi, Hachem. »

Et il faudrait donc boire une cinquième coupe en regard de l’entrée dans le Pays.

Le Choul‘han ‘Aroukh (481, 1) cite l’option de boire la cinquième coupe :

« Après les quatre coupes, on n’a plus le droit de boire du vin mais seulement de l’eau… et celui qui est délicat ou a grand désir de boire, a le droit de boire une cinquième coupe sur laquelle il récitera le Grand Hallel. »

Pourquoi cette cinquième coupe ne fait-elle pas l’objet d’une obligation comme les quatre premières ?

Il semblerait que nous fêtons à Pessa‘h un changement irréversible qui s’est produit en ce temps-là. Jamais nous ne sommes retombés esclaves sous la coupe de l’Égypte. Nous sommes devenus libres et rien ne peut effacer la Thora qui nous a été donnée au mont Sinaï et qui a fait de nous le peuple de Dieu. Or, Eretz Israël était déjà nôtre depuis les Patriarches mais nous avons longtemps cessé d’y résider et, en temps d’exil, il était difficile de boire une coupe faisant référence à « Je vous amènerai ».

Sans doute le temps est-il maintenant venu, puisque nous sommes de retour sur notre terre, de renouveler la coutume de la cinquième coupe.

Shaoul David Botschko