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Rav Shaoul David Botschko – Vayichla’h – Jacob resta seul

Rav Shaoul David Botschko – Vayichla’h – Jacob resta seul

« Et Jacob demeura seul et un homme lutta avec lui jusqu’à la montée de l’aube. » (Genèse XXXII, 25)
La Thora relate le fait que Jacob a rencontré un personnage qui se révèlera plus tard être un ange et qui luttera avec lui lorsqu’il sera resté seul. Prêtons attention au début du verset : « Jacob resta seul. » Comment cela est-il possible ? Il est entouré d’une nombreuse famille, quatre épouses, douze enfants, nombre de serviteurs et de servantes ! Et Jacob est seul !? Il se serait écarté de tous pour prendre soin de quelques récipients oubliés.
Ajoutons que cette expression exprime la solitude intrinsèque de Jacob. Toute la foule qui l’entoure ne peut cacher à quel point cet homme est seul.
Il a quitté sa maison voici maintenant vingt ans, fuyant son frère qui veut le tuer. Sa mère lui conseille de fuir la colère d’Ésaü jusqu’à ce que celle-ci s’apaise et qu’il ait oublié le mal que Jacob lui a causé. C’est sa mère qui l’a entraîné dans cette aventure et maintenant elle semble laisser croire qu’il a tout fait de sa propre initiative. Il arrive chez son oncle Laban et cet oncle devenu son beau-père et le grand-père de ses enfants s’avère être un ennemi acharné à le perdre, lui et toute sa famille.
Trouvera-t-il consolation auprès de ses épouses ? Mais l’atmosphère familiale est là encore problématique. Les femmes se jalousent. Une certaine tristesse règne dans la maison. Il lui arrivera même de se fâcher contre Rachel, sa bien-aimée. Mais là ne s’arrête pas sa solitude : Rachel la bien-aimée meurt en couches et son fils aîné Reouven interviendra de manière brutale dans sa vie intime. Ses fils ne semblent pas prendre son avis en considération lorsqu’il s’agira de la conduite à tenir vis-à-vis de quelqu’un qui a violenté leur sœur.
Voici donc Jacob isolé ; éloigné de ses parents, de son frère, de ses épouses, de sa belle-famille et même de ses fils. Jacob est vraiment « resté seul ».
Mais Jacob ne se laisse aller à aucune désespérance ; point de renonciation chez lui. Il lutte jusqu’à ce qu’il puisse apercevoir la lumière de l’aube – espérance et délivrance des « lendemains qui chantent ».
L’identité de Jacob, c’est aussi celle des Juifs aux temps de passage, aux temps de fins d’exil et des débuts de temps nouveaux, de temps de Retour à soi et chez soi. Il est des générations qui ne croient plus aux valeurs de celles qui les ont précédées. On s’affaire à inventer des choses nouvelles et on rejette comme caduques toutes traditions. Et il est des générations qui ne croient plus en ce que la génération des fondateurs s’était fixé comme objectif. Confusion généralisée et – bien sûr – il ne manque pas non plus d’ennemis de l’extérieur pour tenter d’en profiter et de détruire tout ce que les pionniers ont construit avec leur sueur et leur sang.
Mais Jacob a confiance. L’aube se lèvera ; tout retrouvera son sens et tout s’unifiera.

 

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