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Tsav – les sacrifices et le service de D.ieu de notre temps

Tsav – les sacrifices et le service de D.ieu de notre temps

Tsav - les sacrifices et le service de Hashem de notre temps

 

Rav Nahum Botschko

 

Les parachiot que nous lisons en ce moment décrivent le culte des sacrifices (qorbanoth), ainsi que les différents types d’offrandes qui avaient cours dans le Sanctuaire du désert et dans le Temple de Jérusalem. La Thora explique tout cela avec un grand luxe de détails, mais le lecteur contemporain a du mal à comprendre ces sujets ; de plus, l’absence d’un Temple qui fonctionnerait de manière positive rend la question tout entière inactuelle et non pertinente.

Il faut savoir, cependant, que ce culte des sacrifices est un service qui englobe tous les domaines de la vie, de la vie de la nation comme de la vie des individus. Si nous y appliquons notre attention, nous découvrirons que nous pouvons trouver des parallèles entre des aspects du culte des sacrifices et notre service de Dieu aujourd’hui ; nous pourrons apprendre ainsi de ces versets des leçons d’une grande pertinence pour notre vie d’aujourd’hui. Par exemple, la Thora dit au sujet du sacrifice d’expiation (qorban ‘hatat) (vi, 18) : « voici la Thora [du sacrifice] de l’expiation. Là où on égorge l’holocauste (‘ola), on égorge l’expiation. » Pourquoi ne pas indiquer explicitement l’emplacement de l’abattage de la ‘hatat et le référer à l’emplacement de l’abattage de la ‘ola ?

Pour en comprendre toute la portée, nous devons expliciter la différence entre ces deux types d’offrandes. Le sacrifice d’expiation du particulier est apporté pour des transgressions graves qui entraînent, lorsqu’elles sont volontaires, la peine de retranchement (kareth) qui est une peine de mort par voies célestes avec des conséquences sévères. La ‘ola (du particulier), quant à elle, est comme une offrande faite par l’homme à Dieu. Les sages ont dit à son sujet qu’elle expie des fautes légères qui ne sont sanctionnées ni par la mort ni par la flagellation, ou encore des velléités de fautes (hirhouré avéra).

Le rav Samson Raphaël Hirsch explique : « l’origine de la ‘ola se trouve dans l’absence d’une action visant à réaliser des fins morales, alors que l’origine de la ‘hatat se situe dans le manque d’attachement aux valeurs du bien moral », ce qui a conduit cet homme à commettre des fautes graves. « La cause de ces deux conduites, est la domination de l’influence des forces matérielles sur les sens », de manière sévère ou de manière légère. C’est pourquoi, « seul le sacrifice de soi, du côté de la matière et des sens, peut ici apporter réparation ; c’est lui qui entrainera l’attachement aux valeurs du bien… Le fondement de la ‘hatat, comme le fondement de la ‘ola, est la sanctification des œuvres, et celle-ci a pour racine la sanctification morale des dimensions de la matière et des sens. »

Ainsi, de ce petit « détail », nous pouvons apprendre un principe formidable du service de Dieu : l’homme ne tombe pas brusquement dans la faute, comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage. Plongé dans une action positive, attaché aux valeurs du bien et de la moralité, il n’a ni le temps ni la possibilité de chuter. Celui qui se concentre sur le bien, agira en bien et progressera. Mais celui qui n’est pas occupé au bien moral, celui qui est seulement préoccupé de son bien personnel, du côté de la matière et des sens, risque tôt ou tard d’aboutir à un lieu négatif, un lieu où lui-même ne souhaite pas arriver – et il n’est pas nécessaire d’en dire plus !
Toutes les yéchivot sont maintenant en vacances depuis quelques jours. Certains étudiants craignent une « baisse de tension spirituelle ». L’un des conseils que l’on peut leur donner est de remplir leurs journées d’actions positives de sorte que ne se crée pas un vide où le yétzer hara‘ peut trouver matière à se manifester.

 

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