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Tazria, Metsora – L’immersion dans le Mikvé

Tazria, Metsora – L’immersion dans le Mikvé

Rav Nahum Botschko

 

Les passages de la Thora que nous lirons cette semaine traitent de différentes formes d’impureté : écoulements génitaux, menstrues, pollution, lèpre1, accouchement, etc. l’une des étapes de la purification est l’immersion dans des eaux vives, rivière, fontaine ou bassin où ont été recueillies des eaux de pluie – le miqvé ou « bain rituel ». De nos jours, en l’absence du Temple et des eaux lustrales (obtenues à partir des cendres d’une vache rousse), cette immersion est de fait le seul moyen de purification dont nous disposons. Il vaut donc la peine de s’y arrêter un peu.

Nous avons déjà eu l’occasion dans le passé de parler de l’impureté, citant les propos de Rabbi Yehouda Halévy qui enseigne que le dénominateur commun entre toutes les formes d’impureté est la diminution de l’élan vital. Il en ressort que l’immersion dans les eaux du miqvé a pour but de ramener la personne devenue impure à un niveau de vitalité et de pureté optimales.

L’auteur du Séfer Ha‘hinoukh écrit (mitzva 173) : « Concernant les eaux qui purifieront toute personne impure, disons du point de vue du pchat, qu’il s’agit pour l’homme de se considérer après l’immersion comme s’il venait d’être créé à cet instant, comme lorsque le monde entier était eau, avant que l’homme n’y soit… et qu’il se représente que de même qu’il s’est renouvelé physiquement, il doit renouveler ses conduites dans le sens du bien, améliorer ses actes et être attentif aux voies de Dieu. »

L’auteur du Réchit Hokhma (Portique de l’Amour, chapitre 11) : « l’immersion dans le miqvé est de même nature que le retour d’un objet au moule où il fut formé, afin d’être purifié et que, sortant du creuset, il soit comme neuf. L’homme aussi, entre dans le miqvé afin que l’âme et les membres meurtris retournent au lieu d’où ils étaient sortis, et ils s’y abritent comme l’enfant au sein de sa mère… Et lorsque l’homme sort du miqvé ses membres et son âme ont été rédimés et il est comme neuf… »

IL y a donc là deux significations différentes, celle du Séfer Ha‘hinoukh et celle du Réchit ‘Hokhma ; mais peut-être peut-on dire que les deux explications comportent deux dimensions qui se complètent. D’après le Séfer Ha‘hinoukh l’immersion agit davantage du côté de l’homme et de sa conscience : il ressent que grâce à l’acte d’immersion dans le miqvé il restaure son état de pureté initiale, lorsqu’il était relié à son Créateur, à la manière de l’« initiative d’en bas ». Ainsi que l’écrit Maïmonide (règles du Miqvé XI, règle 12) : « et la chose dépend de l’intention du cœur, c’est pourquoi les Sages ont dit que celui qui s’est immergé comme sans y penser n’est pas quitte. »

Le Réchit ‘Hokhma, quant à lui, considère que le miqvé agit d’une manière intrinsèque, c’est- à-dire que le simple fait de s’y être immergé purifie l’homme comme de par l’« initiative d’en haut.»

Achevons en citant Rabbi Na‘hman de Breslav (Liqouté Halakhot, Ora‘h ‘Haim, règles du lavage des mains avant le repas IV, §4) : « il est impossible d’atteindre à quelque degré de sainteté que ce soit sans eau, à l’exemple des cohanim effectuant leur service, et ainsi le matin au lever et aussi avant la prière et l’étude de la Thora il faut s’immerger ou se laver les mains avec de l’eau… car les eaux ont été première avant toute autre création… et grâce cela on parvient à la foi en la création du monde. »

 

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