1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Paracha Lekh Lekha – Elu pour toujours

Paracha Lekh Lekha – Elu pour toujours

Rav Nahum Botshko
La paracha de Noah s’ouvre sur les mots : « voici les engendrements de Noé : Noé, était un homme juste et intègre dans ses générations ; Noé marchait avec le Créateur. » après une telle introduction, le fait que Dieu se révèle à Noé ne nous pose pas de problème. Il ne fait pas de doute qu’il en soit digne, puisque la Thora nous fait l’éloge de ses vertus et qu’elle a même souligné que « Noé a trouvé grâce aux yeux d’Hachem ».
À la fin de cette même paracha de Noé, nous rencontrons Terah (père d'Abraham) et Abraham1 que nous ne connaissons guère. Ils quittent Ur en Chaldée – Our-Casdim – et arrivent à Haran et nous savons rien d’eux, ni leurs qualités, ni leurs actions. Et voilà qu’à notre grande surprise, Hachem se révèle à Abraham ; Il lui donne des consignes et même Il le bénit (Genèse XII, 1-3) : « Or, Hachem dit à Abram : Va-t-en de ton pays, du lieu de ta naissance et de la maison de ton père pour aller au pays que Je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, Je te bénirai et J’agrandirai ton nom et tu seras bénédiction… par toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Et tout cela, sans qu’un mot nous ait été dit des qualités et des vertus d’Abraham ! Or, Abraham est un juste. Abraham est le pilier de la grâce qui soutient le monde ! Le récit de la Thora nous donne l’impression qu’Abraham aurait été choisi par Hachem comme par hasard, sans rapport avec les vertus qui se dévoileront à nous au fil du récit de la Genèse.
L’étonnement que cela suscite conduit le Maharal de Prague (Netzah Israël, chapitre XI) à affirmer qu’il s’agit là d’un principe important concernant le sujet que les Anciens désignent par l’expression : « Spécificité et Élection », sujet qui vient éclairer les raisons pour lesquelles Hachem a choisi Israël d’entre tous les peuples du monde. On sait que les chrétiens prétendent que Dieu aurait abandonné – à Lui ne plaise – le peuple d’Israël à cause de ses péchés (pour dire comme eux), et s’en est allé Se choisir un substitut. Le Maharal explique que cette affirmation est dénuée de tout fondement, l’élection d’Israël n’ayant pas été due aux mérites des Pères et de leur descendance, mais élection gratuite, sans raison ni condition. Elle a même précédé la création du monde, ainsi que nos sages nous l’ont enseigné, le monde n’ayant été créé que pour Israël, qu’Hachem a appelé prémices de Sa récolte ; « l’“Idée” d’Israël a précédé le monde ». Plus encore : Dieu a créé le monde d’une manière telle que soit un peuple qui aurait la mission unique d’être « un royaume de prêtres et une nation sainte ». Et Abraham a été choisi pour être le père de cette nation.
Le choix de Noé, le Maharal l’explique comme étant une « élection privée », motivée par les qualités du personnage : il aura donc la tâche de permettre que l’histoire du monde puisse se poursuivre après le Déluge. Mais l’élection d’Abraham est une élection de l’ordre de l’universel. Il a été choisi pour être le père de la nation d’Israël ; toutes les promesses qu’il a reçues lui ont été données « pour lui et pour sa descendance ». Dès lors, elle ne dépend plus de ses actions. 1 Encore appelé « Abram » à ce moment-là.
C’est pourquoi la Thora ne parle pas explicitement des mérites exceptionnels d’Abraham notre père, afin de souligner que son élection et celle du peuple d’Israël sont de l’ordre de l’universel et relèvent comme telle de l’éternité.
Mais il ne faudrait pas croire qu’une telle élection diminuerait en quoi que ce soit notre responsabilité pour nos actes. La suggestion d’une telle idée procède des incitations du « penchant au mal » ! C’est le contraire qui est vrai : plus grande l’élection, plus grande la responsabilité. Chacun d’entre nous est soumis à l’obligation de suivre le chemin d’Abraham et d’agir afin d’être digne de faire partie du peuple élu et de permettre le dévoilement l’élection divine celée en nous.
Traduit et adapté par R.E. Simsowitch

 

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