1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Kora‘h – La géhenne en ce monde-ci ?

Kora‘h – La géhenne en ce monde-ci ?

Rav Nahum Botshko
La paracha décrit le châtiment de Qora‘h et de sa famille pour avoir fomenté une mauvaise querelle contre Moïse et Aharon (Nombres xvi, 32-33) :
« La terre ouvrit sa bouche… et ils descendirent, eux et tous les leurs vivants au Chéol. »
Le Talmud (Érouvine 19a) explique :
« Rabbi Yirmeya ben Eléazar dit à ce sujet : la géhenne possède trois entrées ; une dans le désert, une dans la mer et une à Jérusalem. Dans le désert ainsi qu’il est écrit (Nombres xvi, 33) : “ et ils descendirent, eux et tous les leurs vivants au Chéol.” Dans la mer, ainsi qu’il est écrit (Jonas ii, 3) : “Du ventre du Chéol j’ai prié, Tu as entendu ma voix.” À Jérusalem ainsi qu’il est écrit (Isaïe xxxi, 9) : “Parole d’Hachem qui possède un foyer ardent à Sion et une fournaise dans Jérusalem”. »
Le rav Baroukh Halévi Epstein, auteur de l’anthologie Thora Témima sur la Thora, reprend ce passage et ajoute en note (note 25) que la guémara suit en cela la thèse selon laquelle le monde se répartit en trois régions, un tiers désert, un tiers mer et un tiers de zones habitées. Chacune de ces régions est soumise à la justice et au juge et aucun lieu n’échappe à la Providence divine, ni les océans, ni les espaces comme les déserts que nul pied humain ne foule, ni – bien évidemment – les zones habitées.
Le tiers du monde habité se manifeste précisément à Jérusalem, parce qu’elle le nombril du monde. Il n’est pas étonnant que le monde entier encore aujourd’hui se dispute Jérusalem : tous savent sans doute – ou devinent – que Jérusalem est le nombril du monde. C’est d’ailleurs ainsi que le Zohar (Parachat Pinhas) en parle :
« De même que les membres ne peuvent subsister dans le monde ne serait-ce qu’un instant sans le cœur, de même les peuples autant qu’ils sont ne peuvent se maintenir dans le monde sans Israël. Et de même ainsi Jérusalem est parmi les autres terres comme le cœur parmi les membres. C’est pourquoi elle est au centre du monde comme le cœur parmi les membres. »
Lorsque le Talmud parle de la géhenne, il ne vise pas spécialement une réalité postérieure à la mort. Lorsqu’un homme ou une société se trouvent à ce point éloignés de Dieu que leur existence devient un enfer sur terre. Un tel éloignement constitue comme une porte de l’enfer et elle peut se situer en n’importe quel point du monde : dans le désert, dans la mer ou dans le monde habité.
Dans le désert, cet éloignement se trouve réalisé par la faute de la querelle de Qora‘h et des siens contre Moïse et il se manifeste chaque fois qu’une génération se rebelle contre ses guides et chaque fois que les hommes se déchirent entre eux.
C’est le verset de Jonas qui illustre l’« éloignement maritime ». Le ‘Etz Yossef  (Érouvine 19a ) explique que par sa fuite en mer, Jonas commet la faute de refuser ses remontrances à ceux à qui elles pourraient servir. Les personnes possédant une influence ou une position telle que les éducateurs, les rabbins, les enseignants et… les parents (!) ont une responsabilité personnelle envers la collectivité ; ils doivent veiller à ce que le peuple ne s’éloigne pas (trop) de Dieu et ils n’ont pas le droit de fuir leurs responsabilités.
La troisième porte se trouve à Jérusalem, centre et nombril du monde, pour le bien et pour le mieux. Si le peuple d’Israël faute – à Dieu ne plaise – l’éloignement est grand. Mais aux temps de proximité nous jouissons grâce à la sainteté de Jérusalem de la présence parmi nous de la Providence : « Je me promènerai avec vous et Je serai votre Dieu. » (Lévitique xxvi, 12)

 

 

 

 

Traduit par Rav E. Simsovic

 

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