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Emor – Les Fêtes à la lumière du Chandelier

Emor – Les Fêtes à la lumière du Chandelier

Rav Nahum Botschko
La paracha de Emor contient un grand nombre de sujets de première importance. L'un d'entre eux est celui de l'énumération des fêtes du calendrier hébraïque, elle-même introduite par le rappel du Chabbat. Les obligations se rapportant à chaque fête y sont décrites de manière détaillée ; puis, sans transition : « Hachem parla à Moïse pour dire : ordonne les enfants d'Israël et ils prendront vers toi de l'huile d'olive pure pressée pour le luminaire pour faire monter une lumière perpétuellement. » Suivent les instructions concernant la préparation des pains de proposition et leur disposition sur la table de semaine en semaine.
Les commentateurs (Rachi, Nahmanide...) s'interrogent : les instructions concernant le chandelier ont déjà été données dans le livre de Chémot. Pourquoi les répéter ? Rabbi Hayyim ben Attar, le Or Hahayyim Haqadoch, ajoute aussi : pourquoi les répéter ici, mitoyennes aux sections traitant des temps forts du calendrier ? Et dès la question posée, la réponse ne fait pas de doute : c'est parce que, dit-il, il y a un dénominateur commun entre les fêtes et le chandelier, qui sont tous deux des commandements indexés au chiffre sept :
- La fête de Pessah et la fête de Souccoth durent sept jours.
- Roch Hachana et Yom Kippour ont lieu au septième mois (le mois de Tichri, compté à partir du mois de Nissan, mois de la sortie d'Égypte).
- Dans le décompte du Ŏmer du comptons sept fois sept semaines pour aboutir à la fête de Chavouoth, « Fête des Semaines ».
- Le chabbat est le jour de sainteté où culminent les sept jours de la semaine.
« C'est pourquoi Il leur juxtapose le commandement du chandelier à sept branches, ainsi que la table des pains de proposition où seront déposés les "deux ensembles de six" etc., et la table sur laquelle on les dispose constitue la secrète dimension qui récapitule les six niveaux de valeur et elle est elle-même celle qui les complète à sept. »
Cette explication est certes extraordinaire, mais on sent bien que le Or Hahayyim nous cache en quelques sortes plus qu'il n'en dévoile. En effet, il semble tenir pour acquis que nous savons le sens que recèle ce chiffre sept - et lui-même n'en dit rien.
Toutefois, il n'en reste pas là. Il donne encore une autre réponse à la question soulevée ci-dessous :
Dans le traité de Chabbat (22b), la guémara explique (et les Tossafistes développent encore ce thème.) que la nature du Chandelier et son but n'est pas d'être un appareil d'éclairage, puisqu'aussi bien le Saint béni soit-Il n'a pas besoin de sa lumière. Il a pour objet de montrer aux Enfants d'Israël et au monde entier que la Présence divine habite d'abord le Tabernacle du désert puis le Sanctuaire de Jérusalem. Le passage du Chandelier suit de près celui de la fête de Souccoth, la dernière des fêtes, qui a aussi pour objet, au travers du thème des nuées de Gloire qui enveloppaient Israël et le guidaient dans le désert, éclairant sa route et le protégeant des agressions extérieures. Les nuées de Gloire et le Chandelier prouvent tous deux que la Présence divine repose sur Israël.
Le deuxième commentaire du Or Hahayyim explique, dans une large mesure, le sens du premier : le Chandelier révèle que la Présence repose dans le Tabernacle ; de même les nuées de Gloire. Et peut-être toutes les fêtes, et le Chabbat, sont des points de la lumière, du sens, de la Présence divine qui réside en nous tout au long de l'année. Chaque fête possède son influence propre, mais le dénominateur commun à toutes est l'intense valeur que le Saint béni soit-Il nous dispense et la dimension du temps où nous vivons, par quoi la vie de nature qui est nôtre se trouve sanctifiée.

 

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