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Chemot – « l’esprit de D.ieu » du plus haut des Cieux

Chemot – « l’esprit de D.ieu » du plus haut des Cieux

Rav Nahum Botschko
Cette paracha qui ouvre aussi le livre de Chemoth est celle où nous rencontrons pour la première fois la haute figure de Moïse, notre Maître, celui qui est appelé à être le chef vénéré du peuple d’Israël.
Le récit de son sauvetage et de son entrée dans la Maison de Pharaon est certes extraordinaire ; mais après même qu’il eut grandi nous découvrons chez lui des qualités hors du commun, le courage d’affronter dangers et menaces.
La première confrontation le met aux prises avec l’Égyptien qui moleste l’Hébreu. Moïse tue l’Égyptien et l’enfouit dans le sable. La deuxième le conduit à vouloir séparer deux Hébreux qui se querellent, en conséquence de quoi il se voit contraint de quitter l’Égypte et de se réfugier à Midian. Là encore, il se porte au secours de jeunes bergères – les filles de Jéthro – que les Midianites veulent empêcher d’abreuver le troupeau de leur père.
D’où vient donc, chez Moïse, cette force d’âme qui lui permet de faire face à toutes ces situations problématiques ? Il a paisiblement grandi dans le confort du palais de Pharaon. Ses moindres désirs pouvaient être aussitôt satisfaits. Qui l’a formé à une telle noblesse de caractère unie à un courage peu commun ?
Maïmonide explique1 qu’il existe onze degrés de la prophétie, le plus élevé étant celui auquel seul Moïse est parvenu, lui dont la Thora dit qu’Hachem lui parlait Face à face.
« Le premier pas vers la prophétie, écrit-il, c’est quand un secours divin accompagne l’individu, lequel il meut et encourage à une action vertueuse, grande et d’une haute importance, comme, par exemple, de délivrer une société d’hommes vertueux d’une société de méchants, ou de répandre le bien sur une multitude de gens, de sorte que cet individu trouve en lui-même quelque chose qui le pousse et qui l’invite à agir. C’est là ce qu’on appelle « l’Esprit de D.ieu” »
Maïmonide explique encore que ce « genre de force restait inséparable de Moïse, depuis le moment où il avait atteint l’âge d’homme… ». Cela ne diminue évidemment en rien la valeur et le mérite de Moïse. Tout un chacun ne bénéficie pas d’une telle assistance divine et même celui à qui elle s’offre n’en est pas toujours conscient.
Selon Maïmonide, tous les Juges à propos desquels il est écrit que l’Esprit divin l’a « revêtu », ou « pénétré » ou « a reposé sur lui » se situent à ce premier degré de prophétie qui donne à l’homme la force d’agir contre toute probabilité, de mener des actions qui paraissent déraisonnables et impossibles si l’on s’en tient aux conditions qui prévalent normalement dans le monde de la nature ; ces actions peuvent être considérées comme justifiées et même nécessaires, mais leur complexité peut être telle qu’elles en deviennent quasi impossibles à réaliser.
Le rav Tzvi Yéhouda Hacohen Kook זצ"ל écrit2, se basant sur les propos de Maïmonide, que c’est là le miracle survenu au profit du peuple d’Israël le 5 Iyar de l’année 5708, jour de la Déclaration d’Indépendance de l’État d’Israël, déclaration qui en elle-même était illogique, sans aucune chance de réussite, contre d’énormes pressions de l’intérieur et surtout de la part des Nations.
Nombreux, très nombreux étaient ceux qui affirmaient que c’était là une action suicidaire, qui détruirait toute chance de survie au minuscule établissement juif en Terre d’Israël.
Mais la majorité du peuple, sous la conduite de David Ben Gourion, a pris son courage à deux mains et a déclaré à la face du monde et de ses gouvernements :
« l’État d’Israël est… cette bravoure et cette force d’âme… appartiennent autant aux dirigeants qu’aux combattants des guerres d’Israël, elles sont Une, issues de l’Unique source de Celui qui vient à l’aide d’Israël en vaillance… cet esprit de vaillance est un miracle qui vient du plus haut des cieux. »
en parallèle à ce que Maïmonide en dit comme étant le premier degré de la prophétie !
Puisse cet esprit divin accompagner nos dirigeants d’aujourd’hui et se dévoiler aussi en nous en temps opportun.

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1 Guide des égarés, II, 45.
2 À propos de la sainteté du Jour de l’Indépendance.

 

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